Dans le plus simple appareil, des Bretons victimes de la spéculation immobilière ont déambulé sur la plage de la Baule, ce samedi 14 juillet 2018. Le lieu choisi est symbolique dans une ville littorale où l’économie est quasi-exclusivement tournée vers le tourisme estival. L’ensemble des villes du littoral breton suivent le chemin des stations balnéaires comme la Baule. Des banderoles ont été déployées par les militants dénudés :
- Face à la spéculation immobilière, les Bretons sont nus ;
- La Bretagne n’est pas à vendre ;
- Breizh n’emañ ket e gwerzh.
L’accueil des estivants fut très positif et le soutien manifeste mais…
La mobilisation fut rapidement interrompue par les CRS et les porteurs de banderoles conduits au poste de police… avant que leur hiérarchie ne débarque en plein milieu de la prise des identités pour expliquer que la préfecture autorisait la manifestation. Après avoir été relâchés, la « promenade » a pu reprendre.
La spéculation immobilière entraîne différentes conséquences :
- Une économie de précarité de l’emploi et dépendante ;
- Une économie exclusive, évinçant les autres secteurs d’emploi ;
- La hausse du prix de l’immobilier qui se traduit par l’impossibilité des actifs d’habiter près de leur lieu de travail et la paupérisation des retraités bretons plus modestes que les nouveaux arrivants, souvent franciliens ;
- Des effets irrémédiables sur l’environnement : bétonisation du littoral ; construction de lotissement palliatifs dans des zones rurbanisées hâtivement, destruction des bassins versants, des sources, artificialisation irrémédiable des sols… Des déplacements motorisés de plus en plus longs et donc polluants ;
- Des villes perdant leur identité, leur vie de faubourg ; des communes où jusqu’à 80 % des maisons ont les volets clos 10 mois dans l’année ;
- Un changement de mentalité brutal sur la notion de propriété : clôtures élevées, privatisation des lotissements, surveillance accrue et perte de confiance entre résidents ; dans l’arrière-pays, des villages sertis par des lotissements, souvent cités dortoirs à perte de vue, occasionnant la rupture de liens sociaux, la perte de solidarité et d’identité.
Confrontés à cette problématique universelle, l’opération avait le soutien des Corses de Corsica Libera : « ce sont partout les mêmes mécanismes qui conduisent à déposséder, à paupériser, à marginaliser un peuple sur sa propre terre. »
Atersadenn vrezhonek da vezañ selaouet