Mobilisation pour une retraite décente, à un âge décent.

Dans le Morbihan, selon la police et les journaux, il y avait 20 000 manifestants cumulés sur Lorient, Vannes et Pontivy. En sachant que ce chiffre est systématiquement en-deçà de la réalité et que des rassemblements avaient lieu dans d’autres endroits du département, notamment sur les îles, on arrive facilement à 30 000 personnes, pour la plus basse estimation. Sachant qu’il y a 100 départements dans l’Etat, nous arrivons alors au chiffre de 3 millions de manifestants.

Or, le Morbihan est loin d’être le département le plus mobilisateur et l’on sait qu’il y avait des manifestations monstres à Paris, Marseille, Toulouse… et, en Bretagne, à Nantes, Rennes et Brest.

Le ministère de l’Intérieur annonce 1,1 million de manifestants, la CGT 2,3 millions. Logiquement, il devait avoir plus de 5 millions de personnes dans les rues.

Cette mobilisation est énorme et équivaut aux premières mobilisations contre la tyrannie « sanitaire » en 2021. En sociologie, il est considéré que la moyenne des mobilisés ne représente qu’une petite partie des mécontents…  Alors, imaginez la proportion réelle des personnes levées contre un gouvernement et un président ! Ce dernier affichait verbalement son mépris, ce jour… En Catalogne, à Barcelone, ville dans laquelle 2 millions de personnes sont capables de se mobiliser dans la rue pour revendiquer la souveraineté de la Catalogne. Les Catalans sont piétinés par les mêmes représentants politiques…

Mes observations

La classe d’âge des quadragénaires et des quinquagénaires était la plus représentée. C'est aussi la première concernée. Parmi les sexagénaires et les septuagénaires présents, des visages connus de personnes engagées de longue date sur les questions sociales. Et oui, forcément, la classe d’âge des baby-boomers était logiquement absente, ce sont les électeurs de Macron, triple ou quadruple-vaccinés, covidistes et ukraino-atlantistes … La « génération crétine » disait un manifestant blasé !

Enfin, les plus jeunes, lycéens et étudiants, étaient peu présents. Drôle de génération qui arrive là ! L’histoire du XX^ème siècle fut marquée par les mouvements étudiants et les changements sociétaux qui s’en suivirent… Quand j’étais lycéen ou étudiant, nous étions des milliers à sortir dans la rue pour défendre des acquis sociaux et notre avenir (10 000 sur Vannes dans les années 90). Aujourd’hui, la réponse de ces jeunes, à l’exception des traditionnels foyers revendicatifs comme l’université de Rennes 2, nous disent : « la retraite, c’est loin pour nous », « nous sommes plus mobilisés sur les questions LGBT ou pour le climat ». Sur ce dernier point, des zones naturelles d’importance sont détruites à moins de 5 km de l’endroit où ils se donnent la paluche "pour ne pas que la Terre se réchauffe". Qu’attendent-ils ? A leur décharge, nous devons bien être deux ou trois sur ces questions concrètes parmi les 150 000 habitants de l’agglomération concernée.