14 Nov
14Nov

J’apporte tout mon soutien au militant d’Ai’ta convoqué au commissariat de Vannes le mardi 19 novembre.

Toutefois, j’appelle avant tout la Région Bretagne à retirer sa plainte si elle en est à l’origine. Je reste perplexe quant aux attaques envers le président de Région administrative (la Bretagne sans la Loire-Atlantique) d’autant que de nombreux militants mobilisés actuellement pour manifester ont toujours appelé à soutenir directement ou indirectement des élus et des listes PS, EELV ou LREM, composants de la majorité à l’assemblée régionale et dans de nombreuses collectivités. Ils ne s’agissaient pas non plus d’alliances sans étiquette, leur choix était délibéré et clair.

Interrogeons-nous sur le fait que, quoi qu’il en soit, la Région Bretagne plafonnera dans ses décisions par défaut d’attributions de compétences officielles et de pouvoirs légaux dans cette France centralisée.


Loig Chesnais-Girard (président de Région) a pris trois positions intéressantes ces derniers jours et il s’agit des décisions les plus franches depuis la Charte culturelle de Giscard en 1977 et, au préalable, la pression combinée du CELIB et du FLB en matière de développement économique :

- la gestion totale du budget de la PAC dédié à la Bretagne, sans passer par l'Etat et sur le modèle allemand ;

- l'union des "régions agricoles", à l'occasion du SPACE à Rennes ;

- la sauvegarde de la toponymie bretonne contre la francisation forcée.


Il faut reconnaître les bonnes volontés et encourager les candidats à rejoindre ce vent de liberté, émancipateur, qui souffle sur les peuples de Europe occidentale.

Une question se pose fortement désormais : quelle sera la place des partis régionalistes et autonomistes dans une Europe où les nations historiques s’éveillent sans complexe (Catalogne, Ecosse…) ? C’est peut-être la source des crispations.

En tout état de cause, soutenons ce militant d’Ai’ta, demandons aux élus de défendre cette action pacifique. Un peu de peinture à l’eau pour défendre le cœur battant de la Bretagne n’est rien face aux tentatives d’éradiquer l’identité bretonne depuis plusieurs siècles.

N’oublions pas que nous devons essentiellement la signalétique bilingue aux plus spectaculaires actions de Stourm ar Brezhoneg (SAB) au début des années 2000 dans le département du Morbihan. Les collectivités ont hélas montré à de jeunes militants que seules les actions radicales pouvaient donner un résultat : quelques milliers de panneaux noircis et sciés lors des plus importantes actions d’SAB. Ces personnes avaient initialement un engagement démocratique à travers l’association Bemdez, particulièrement active pour le breton dans la vie publique dans ces années. Que les élus ne refassent pas les mêmes erreurs de dissuader de l’engagement démocratique et légal.

Enfin, si je réitère mon soutien sans faille au militant convoqué, les attaques judiciaires que je subis en ce moment m’obligeront à une certaine retenue quant à ma présence physique au rassemblement. D’autant que, bien souvent, lorsqu’il y a une opération du genre, je dois répondre à des convocations comme si j’en étais le porte-parole.

Bertrand Deléon.

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