Rares sont les fois où le gouvernement français s’est intéressé à l’aménagement du territoire hors de son nombril centraliste qu’est le « Grand Paris », cette énorme pompe à fric ethnocide. Le pouvoir français l’a pourtant fait quand il a décidé de construire en Bretagne un aéroport international, sans concertation. C’était en 1963, un an avant la première séparation de la Loire-Atlantique de la Bretagne par l’UDR-UNR, lors de la création des préfets de Région. En vérité, les ancêtres des partis actuels (PS, LR, LREM) concrétisaient l’outil Grand Ouest pour noyer la Bretagne : l’Est du Grand Ouest est resté totalement indifférent au projet de NDDL qui ne les aurait jamais concernés et l’Ouest breton aurait vu son dépeuplement s’accélérer. Une aubaine pour tuer le breton. Tout cela combiné à une LGV accélérant l’émigration bretonne et favorisant l’installation des franciliens ici… On a même été assez stupides pour la financer avec nos miettes !
Cette fois, la France s’intéresse encore à Notre-Dame-des-Landes mais c’est pour envoyer 2500 militaires, des blindés, des drones et pousser dehors quelques dizaines d’habitants des bois. Ces derniers s’étaient installés sur les terres volées par l’Etat aux agriculteurs. A l’heure où la jeunesse est confrontée au chômage, ils avaient des projets. Mais, l’Etat n’aime pas perdre. Embourbé dans sa bêtise, il vient d’engager le plus lourdement du monde un combat qui l’enlisera définitivement. Plutôt que de négocier un projet collectif, comme ce fut dans le Larzac, surfer sur une quelconque décentralisation, et pourquoi pas un projet dans une Bretagne réunifiée, la France envoie l’armée.
Car, l’état de droit, parlons-en, n’y a-t-il pas des occasions plus urgentes de le rétablir ailleurs ? Les zadistes ne voudraient respecter aucun cadre ? Certains peut-être, je les invite à défendre un projet breton comme ils s’accrochent bec et ongles à « leur » territoire de la ZAD et leurs symboles. Car, l’être humain a toujours besoin d’une communauté, d’une nation, preuve en est. Avec un Gwenn-ha-du, l’idée d’un aéroport à NDDL aurait d’ailleurs été enterré depuis longtemps. Toutefois, reconnaissons que sans eux, l’aéroport aurait vu le jour, dans le pire endroit qu’il soit, loin de toute voie de communication existante. En 2012, l’opération César aurait mater les récalcitrants armoricains et laisser les champs libres à la destruction.
Que l’évacuation soit menée à son terme ou non, la résistance prendra de multiples formes : la France et ses politiques vont sombrer dans les zones humides de Kernitron-al-Lann.