Les samedis 17 et 24 juillet, ce sont deux marées humaines qui ont déferlé sur Vannes. Ce fut une grande leçon de civisme, de responsabilité et d’autogestion.
Merci à toutes et à tous pour cette démonstration de force et d’unité. Remercions aussi les volontaires de l’organisation : de la sono, au camion de tête jusqu’au service de sécurité. Merci à Fannie pour ses prises de parole, son travail sans relâche et ses capacités fédératrices.
La préfecture et ses services ont pris la juste mesure de la colère populaire entre les deux mouvements où je fus convié à une audience. Les forces de l’ordre ont salué de manière solennelle et bienveillante les manifestants en début de cortège. Le directeur départemental de la sécurité publique et le chef de cabinet du préfet nous ont accompagnés tout au long de la manifestation, une manière de montrer que ce mouvement était aussi le leur. La violence de telles mesures politiques à la tête de l’Etat ne peut que laisser d’inquiéter.
Beaucoup réclament désormais une troisième manifestation. Mon avis est qu’il faut savoir rester sur un succès avant de muer cette énergie en des actions plus constructives. J’ai vu des personnes fondre en larmes dans mes bras ; comme cette infirmière épuisée, ancienne parente d’élèves qui, en larmes, m’a fait part de sa détresse pour son avenir, ses enfants, son emploi… On m’a supplié de continuer d’agir. Mais agir sur le fond va au-delà de la manifestation.
Jusque-là, j’ai accepté de prendre toutes les responsabilités légales de ces formidables soupapes et lieux d’échanges que sont les mobilisations de rue. Nous avons démontré que le peuple n’accepte pas cette mascarade depuis 17 mois face à une menace virale inexistante pour la quasi-totalité des personnes.
Il y a un travail à l’arrière : on ne sort pas des milliers de personnes dans les rues sans penser à leur sécurité, à l’encadrement, à leur protection en cas de malaises, à l’éventualité de dérapages d’un petit nombre. Et, sur ce dernier point, on ne peut compter éternellement sur une seule personne, qui prend tout sur ses épaules. C’est heureusement anecdotique mais il a fallu contenir la désunion d’un tout petit nombre (ce fut le cas hier pour des individus qui refusaient de quitter les alentours de la voiture de tête, empêchant la sono de fonctionner correctement, ce qui mobilisait l’attention de l’organisation de façon permanente pour éviter un accident ; ce fut aussi le cas pour la poignée de personnes ayant engagé une centaine de personnes du cortège pour aller en découdre devant la préfecture. Enfin, trois personnes ont interrompu les prises de parole de départ). Encore une fois, j’entends leur colère ou leur détresse mais nous sommes parvenus à la faire entendre autrement : c’est un détail face à l’océan humain dont l’intelligence, la responsabilité qui en est liée, et la bonne humeur ont permis une mobilisation sans précédent en plein été !
Que devons-nous faire désormais ?
Nous pouvons toujours penser à une mobilisation géante en septembre. Il est hors de question de briser la dynamique, bien évidemment. Or, la présence physique risque, par expérience, de stagner ou diminuer au mois d’août. L’heure de l’action constructive a sonné. Comme, nous avons pu le dire en fin de manifestation, je vous invite dès à présent à :
Certains pensent qu’en cédant sur le pass sanitaire et les mesures liberticides, nous allons retrouver la liberté ? C’est parce qu’ils cèdent que cela continue.
Affectueusement,
Bertrand Deléon.