Ces derniers jours, vous avez pu apprendre la manière intolérable à laquelle Françoise Le Clanche, septuagénaire retraitée de l’Education Nationale, était traitée. Pour avoir dénoncé la vétusté de la résidence Montaigne dans laquelle elle demeurait, Vannes Golfe Habitat lui proposait un relogement dans un immeuble squatté, servant d’abris à des vendeurs et des consommateurs de drogues dures. Puis, VGH a décidé de l’expulser de chez elle la veille de la trêve hivernale sous le prétexte que quelques dizaines d’euros de charges de chauffage restaient impayées… Ses loyers étant pourtant à jour de paiement. J’avais pu constater la froideur à laquelle l’huissier « de justice » procédait à sa basse besogne. A l’heure de midi, Madame Le Clanche se retrouvait sans ménagement à la rue avec ses trois chats et quelques-unes de ses affaires de première nécessité. Nous étions deux pour l’acheminer vers un toit provisoire et déménager les biens que l’huissier n’avait pas saisis, essentiels pour la survie de cette femme. En ce moment, la mobilisation est toujours d’actualité puisque le chargement des biens confisqués, notamment du mobilier, sera vendu aux enchères si nous ne parvenons pas à le stocker. Mme Le Clanche a pu être hébergée à Theix puis a été accueillie par une famille de Grand-Champ pendant plusieurs jours. Oubliée de la majorité, elle est ainsi promenée de maison en maison, au fil de la générosité de héros silencieux…
La cerise sur le gâteau, en plus de charges abusives, il lui est réclamé de payer les frais d’huissier et de gardiennage du contenu de la saisie.
L’office HLM Vannes Golfe Habitat souhaiterait-il la mort de nos aînés ?
Ce n’est plus très en vogue de s’occuper de nos aînés, apparemment. Et même tant pis s’ils pourraient être nos parents ! Ils ont grandi ici, y ont travaillé honnêtement, ils ont cotisé à tous les niveaux mais… s’occuper de leur sort n’est pas à la mode dans ce monde où la futilité devient maître. Ce sont nos retraités paupérisés, mis au ban de la société, vivants de peu face à l’installation des riches retraités franciliens ; ces derniers multipliant aussi les acquisitions immobilières sur le littoral. Car, nous ne pouvons plus loger : les familles bretonnes s’en vont et nos retraités croupissent dans des quartiers de logements sociaux où les tensions sont quotidiennes. Nos anciens sont bien seuls et n’ont plus la force de se défendre. Nous sommes les responsables puisque nous acceptons qu’ils passent après tout le monde alors qu’ils devraient être prioritaires.
A la suite des interventions pour attirer l’attention sur l’injustice que vivait Mme Le Clanche, il y eut de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans quelques médias.
J’ai reçu beaucoup de témoignages de Vannetais devant supporter pendant de longues semaines hivernales les travaux de Vannes Golfe Habitat, des malfaçons, le froid, le relogement plus précaire…
La résidence Avel dro et ses victimes
Comme pour le cas de la rue Montaigne, les résidents d’Avel Dro dans le quartier de Cliscouët doivent endurer au quotidien des travaux dans leur logement : bruit incessant, pas de chauffage pendant plusieurs semaines alors que les températures commencent à être négatives, portes ouvertes des appartements, absence d’intimité, du plâtre partout sur les biens personnels des résidents et du mobilier non protégé, un non-respect de l’hygiène et des exigences sanitaires obligatoires à toute intervention, pas de ménage prévu par VGH, des malfaçons et des travaux non concertés rendant parfois le quotidien difficile (travaux non terminés dans les salles de bain et des transformations non adaptées aux personnes âgées), intervention en journée en l’absence des occupants… Bref, il s’agit d’un véritable enfer pour les résidents, que l’on peut assimiler à de la maltraitance. VGH œuvre sous couvert des élus gestionnaires de Vannes Agglo.
Dans ce contexte, Joëlle S., septuagénaire, n’a pu supporter ces mauvais traitements et a dû être hospitalisée. Ne pouvant laisser seul son chat, elle doit payer une pension à hauteur de 300 €/mois. L’abandon de son logement, le placement de son animal, la perte de tous ses repères, l’endettement probable lié aux nombreux frais engendrés par les travaux et sans aucune compensation financière, la détérioration de ses affaires personnelles, génèrent chez cette femme un stress incommensurable que Gaëlle, sa fille, ne peut lui faire surmonter seule. Cette dernière et l’association « les Copains d’abord » l’aident : ils sont venus déplacer et protéger les meubles, effectuer quelques bricolages et déménagements des biens les plus précieux à ses yeux mais, si louable soit-il, il ne s’agit là que d’un pansement. C’est énorme humainement mais insuffisant pour survivre.
La porte de Joëlle reste parfois ouverte et ces jours-ci, son lit était défait. Il semble que quelqu’un soit venu y dormir. VGH ne propose aucune protection, aucune compensation mais laisse aux habitants le soin de se débrouiller, de supporter tout ça seuls. Face au grand froid, les résidents se sont vus proposer des convecteurs à très haute consommation à brancher sur secteur… à leurs frais, quand on sait que ce sont des logements sociaux et que leurs habitants sont bien souvent dans l’impossibilité de joindre les deux bouts en fin de mois.
Les travaux traînent en longueur, des résidents résistent tant bien que mal… une pétition est en cours dans l’immeuble mais qui les entendra ?
A l’heure où le peuple est dans la rue, de plus en plus nombreux, si nous allions rendre visite à nos élus et aux responsables du juteux marché de VGH ?
Vous ne croyez pas qu’il est temps que tout ça s’arrête ?
Aidons Joëlle, encore une fois, elle pourrait être notre mère.